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"L'histoire de Carl et de la petite El"

Les contributions des participants à leurs cours de yoga de ces dix dernières années ont permis à Yoga Free de soutenir un père célibataire aveugle et sa fille à Kampala, en Ouganda. Certains participants optent pour un soutien mensuel supplémentaire ou pour un don unique.

On ne sait jamais à l’avance lesquelles des personnes que l’on rencontre vont changer notre vie, ce qu’elles signifient pour nous ou la place qu’elles prendront dans notre vie.

C’est ce qui s’est passé avec Carl, de Kampala, en Ouganda. Nos chemins se sont croisés pour la première fois en mars 2011. [EH1] Nous nous sommes rencontrés pendant moins d’une heure. Même âge, histoire totalement différente, mais au fond de nous, deux âmes en résonance. Carl est presque entièrement aveugle à la suite d’un traitement antipaludique de longue durée dont la toxicité a endommagé le nerf optique.



Formé à la finance en Inde, il a été abandonné par sa famille et licencié par son employeur lorsque la cécité a progressé. Lorsque nous nous sommes rencontrés, il vivait d’aumônes et était découragé et moralement épuisé, comme il me l’a dit bien plus tard. Jamais, ni à l’époque, ni depuis lors, il ne m’a demandé quoi que ce soit ou souligné sa situation désespérée.

Notre rencontre a marqué ma vie et celle de mon fils Björn, née en 2008. Dès que possible, nous avons commencé à envoyer de l’argent à Carl. Et depuis le début, Carl nous a soutenus, par son amitié, en étant présent et en se souvenant des personnes et des événements qui comptent pour nous. Il s’est soucié de nous. Lentement, au fil des années, une amitié s’est développée, dans laquelle nous avons chacun illuminé un univers parallèle où la vie de l’autre se déroule. Depuis la naissance de sa fille, la petite Elke Ingrid, en 2013, nous soutenons la famille sur une base mensuelle. La mère de la petite Elke a malheureusement trouvé qu'il était trop difficile d'être présente pour sa fille, de sorte que Carl assume – selon ses propres mots – le rôle de père et de mère. Au fil des ans, de nombreux amis ont apporté leur aide, que ce soit en cas de maladie ou pour payer les frais de scolarité de la petite Elke.


Début 2018, j’ai demandé à Björn, quel serait l’endroit de ses rêves ou il aimerait que je l’amène pour ses 10 ans. Il est resté silencieux pendant un moment, puis a répondu qu’il voulait rencontrer Carl et la petite Elke. Je me suis demandé à voix haute s’il aimerait aller leur rendre visite ou s’il vaudrait mieux les inviter ici, dans notre maison à Genève. Il a de nouveau pris un moment pour réfléchir, puis a répondu : « Ici, pour que nous puissions les gâter de toutes les manières possibles, de la nourriture au bain, et nous pourrions faire des choses qu’ils n’ont jamais faites auparavant ». Dès qu’il a entendu parler de cet échange, Carl à immédiatement entamé la série d’étapes administratives nécessaires pour leur venue à Genève.


C’est ainsi que le travail a commencé, d’abord obtenir l’acte de naissance de la petite Elke, puis les passeports pour les deux, et enfin déposer une demande de visa Schengen. Cela a pris cinq mois, de nombreux obstacles et une énorme quantité de persévérance et de courage de la part de Carl, pour qui se déplacer est une tâche décourageante. Finalement, fin juin, le visa Schengen a été délivré et les vols de Carl et El ont été réservés pour une visite en août de la même année. Nous n’arrivions pas à y croire, mais cela allait réellement se produire !


Björn et moi avons dressé une liste de toutes les choses que nous voulions faire et partager avec eux, des bons repas que nous avions prévu de cuisiner et des dîners que nous allions leur servir. Mais nous voulions aussi qu’ils retrouvent une vie moins précaire en Ouganda après leur séjour chez nous. Vivre ailleurs que dans les bidonvilles, manger trois repas décents par jour et pouvoir travailler. Carl sait comment y parvenir, mais il n’en a pas les moyens. Il s’agissait d’acheter un terrain ou au moins une maison, avec accès à l’eau, à l’électricité et à internet. Ce rêve est devenu réalité grâce aux dons généreux d’amis, de membres de la famille et d’inconnus qui, ensemble, ont permis à Carl et El d’acheter une petite maison.


Leur séjour à Genève en août 2018 a été une expérience incroyable pour nous tous. Lorsque Carl a appris que 80 personnes du monde entier avaient contribué financièrement à la réalisation de leur rêve d’une petite maison, il ne savait plus où donner de la tête, et il a fallu que je le répète encore et encore pour qu’il comprenne enfin. Grâce à la gentillesse des professionnels de la santé à Genève, la vision de Carl a été évaluée par un ophtalmologue, un opticien et un spécialiste du diabète. Carl et El ont quitté Genève avec de nombreux nouveaux amis et plus de 60 kg de vêtements.

Carl a écrit ces mots à la suite de son séjour à Genève avec la Petite El :

« Je vous dois une sincère gratitude. J’apprécie vraiment le soutien, l’attention et les efforts que vous m’avez accordés. Je prie pour que vous soyez abondamment récompensés. J’ai vécu l’expérience d’une vie qui s’est inversée ; une expérience qui m’a donné de l’espoir, de la joie et du bonheur, me permettant ainsi de commencer une nouvelle vie. »

Un an plus tard, Carl et El ont pu acheter une petite maison. Elle est située sur un terrain qui n'est pas le leur, mais la maison l'est.

Grâce à l'aide d'une amie, El, qui a maintenant presque dix ans, fréquente, une petite école locale qui, comparée à l'école publique, ne compte que 30 élèves par classe, au lieu de 80. Alors que l'école a été fermée pendant 18 mois lors de la pandémie de COVID, El a pu étudier en ligne grâce à l'aide d'une autre amie. La mère d'El n'étant toujours pas en mesure de lui fournir un environnement sûr et aimant, Carl doit entamer les procédures légales nécessaires pour obtenir la garde complète d'El.


Carl a subi six grosses opérations chirurgicales au cours des cinq dernières années, ce qui l’a empêché de s’assurer un revenu. Malheureusement, l’obtention d’un travail rémunéré salarié semble toujours hors de portée. Chaque fois que Carl postule pour un emploi et qu’il envoie son CV en précisant qu’il est aveugle, il n’est jamais convoqué à un entretien. Lorsqu’il omet cette information, il y est toujours invité et, bien que hautement qualifié, il ne se voit jamais proposer un emploi en raison de sa cécité. L’emploi salarié n’étant pas une option, Carl a concentré son énergie à accroître la visibilité et l’influence de l’Association des aveugles de la ville de Kampala (KACAB), qui est une branche de l’Association nationale des aveugles d’Ouganda (UNAB). En tant que président de la KACAB, il est chargé d’initier et de lancer des activités génératrices de revenus. Il s’agit d’un travail à part entière qui doit être automatiquement rémunéré, en plus d’être éligible à des financements, des subventions pour les personnes handicapées et des dons.

Les frais de fonctionnement mensuels de Carl et de la petite El s’élèvent à environ 300 CHF. Les frais de scolarité représentent un poste supplémentaire important, mais ils sont gracieusement pris en charge par un ami. Le montant ci-dessus n’inclut pas non plus les dépenses liées à la santé. Bien qu’une partie des revenus de Yoga Free soit directement affectée au financement des coûts mensuels de base de Carl et El, votre soutien ferait toute la différence en leur garantissant un accès adéquat aux services de santé.

Plus encore, il apporterait à Carl le soutien moral nécessaire pour lui permettre de mener une vie digne et de s’occuper de la petite Elke en toute indépendance. Sachez que vous pouvez compter sur notre gratitude si vous décidez de faire un don, qu’il soit petit ou grand. Tout compte. Votre contribution, sous quelque forme que ce soit, sera très appréciée.

Avec amour et lumière,

Elke

Si vous souhaitez apporter votre contribution, veuillez me contacter.